1°édition
Pour cette 1ère biennale, la thématique « la part cachée du réel » a été retenue.
L'apparence du vivant n'est jamais univoque. Elle dépasse les limites physiques dans lesquelles elle semble confinée.
Les artistes que nous avons sélectionnés pour cette première édition nous confrontent, chacun à sa manière, à sa perception du réel.
Certains nous proposent une vision rassurante, voire familière, d'autres nous entraînent au-delà du visible et nous invitent à un voyage qui brouille les références habituelles, perturbe le regard, sème trouble, confusion et parfois malaise.
Faiseurs de monde, ils cherchent, par des visions multiformes, à pénétrer cette réalité décalée.
Ils nous transportent dans un monde incroyable, impossible et cependant réel.
Ils nous livrent l'envers du miroir, et nous invitent à partager ce qui se dissimule : « la part cachée du réel ».
Darkimey est une nébuleuse graphique livrée par Séréna Panelli, artiste dessinatrice et performeuse. Son art visuel est un immense enchevêtrement de lignes claires, de voiles de tulle, d'élégance et de formes, au service d'obscurs tableaux symétriques, véritables petits cabinets de curiosités biologiques et floraux. Prônant comme source de son travail, la nature et ses inépuisables motifs, l'ouvrage de Darkimey s'articule autour de la transparence et la luminosité, de ce qu'il peut voir ou ne devait pas voir. En cela, se combinent le silence du papier et les aspérités de la vie. Dès 2013 Darkimey nous offre un monde colossal entre la pyrogravure et la peinture murale : une nouvelle écriture géante au pochoir, au gaz ou encore à la mèche enflammée. En résulte d'autres formes, d'autres lignes, plus rêches et plus brutales qui fusionnent toujours dans la fragilité.
Site de DarkimeyRai Escalé est un visionnaire de la beauté étrange, un illusionniste de l'anatomie asymétrique et explorateur de la sexualité irrévérencieuse.
Chirurgien de l'impossible, il taille toutes sortes de morceaux. Déformant la logique de l'art classique utilisant l'huile, l'encre ou le crayon, il idéalise le laid sous une forme expressionniste.
Ses références artistiques sont le Pop surréalisme, Velázquez et Goya.
Né en 1981, vit et travaille à Marzens (Tarn)
« Il y a suffisamment de martyrs contemporains pour alimenter mon travail, nourri d'actualités politiques et sociales, sans l'enfermer ».
Matthieu Fappani est un artiste autodidacte qui se sert de ses acquis techniques dans divers domaines pour approcher le thème indéfini du portrait à travers différentes pratiques comme: la photographie, la peinture, le dessin, le volume ou encore la vidéo. Il cherche à mêler le médium photographique et la peinture de façon aléatoire et instinctive en mixant le virtuel des outils numériques et la matérialité des disciplines plastiques.
" C'est de la peinture à l'huile, figurative.
Ce sont des gens, des hommes et surtout des femmes. En attente, en discussion, en réflexion, en contemplation...des petites scènes de la vie, des portraits et quelques fois des paysages. Dans l'ombre ou en pleine lumière. "
Née en 1978 au fin fond de la campagne gersoise, Sarah Malan est élevée au lait de chèvre et gambade dans les champs de peupliers, entourée de canards. Très vite elle veut devenir peintre et n'en démordra plus jamais jusqu'à ce jour. Elle décide de se former à l'Ecole des Beaux Arts de Bordeaux, où elle s'ennuie éperdument, déroutée par l'art contemporain et ses concepts. Elle prend alors ses jambes à son cou, et continu d'évoluer de manière autodidacte.
"Je crée avec le végétal depuis une dizaine d'année, essentiellement la clématite sauvage, la clématite vitalba; j'ai pu observer que cette liane pousse sur les haies, les arbres, se servant souvent de ces derniers comme tuteur pour grimper vers la lumière. En milieu agricole, ces haies sont des réservoirs pour de nombreuses espèces, elles jouent aussi le rôle de corridor écologique. La clématite tisse alors des liens et des réseaux de communication à différents niveaux de la chaîne du vivant dans ces zones. Elle a une croissance rapide, peut devenir très proliférante et même dominante sur les arbres, souvent en mauvais état sanitaire. Je démêle certains arbres de ces lianes, je les coupe. Puis je ré-enroule la lian, cette gestuelle instaure une dynamique où le vivant reprend ses droits. Le processus de création qui s'ensuit me permet de transformer et sublimer la clématite pour à nouveau lui donner vie. Cette démarche artistique recoupe les thématiques à l'oeuvre dans le recyclage, et nourrit une réflexion sur l'acte et la responsabilité de l'homme vis à vis de la nature. Je construis des volumes de la même manière que la clématite pousse, l'entrelacement. J'établis des correspondances entre la fibre végétale et la fibre corporelle, la fibre musculaire, l'ossature, les fluides..."
" Les collages sont pour moi une vraie aventure où je suis libre d'expression, j'y colle mon énergie (mes audaces, mes révoltes et mes douceurs) et provoque des accidents et des trouvailles, je laisse la matière faire et les images collées parler entre elles.
La violence, le cynisme, l'audace, l'humour ou l'ironie animent le dialogue. Par une référence explicite à l'histoire de l'art, les images se confondent entre passé et futur, flottent comme les particules infimes de la vie et finissent par s'imbriquer, dévoilant le réel, la conscience et l'illusion. Les choses ou les êtres sont traversés et composés d'une multitude de petites histoires éparpillées dans la mouvance des éléments. "
" L'enfance est évocatrice de souvenirs pour chacun d'entre nous et ses représentations se lient en général, pour l'artiste comme pour le spectateur, à une mémoire encore présente et à des projections sans fin.La photographie en a souvent présenté une image idyllique, insouciante et légère, un idéal un peu nostalgique vers lequel les adultes aimeraient retourner...Avec ce projet photographique, je souhaite bousculer le spectateur, je veux qu'il puisse lire dans mes images l'inquiétude qui pointe dans ces portraits et ces objets d'enfance, ces instantanés nous ramènent à des sensations perdues, inconfortables, à des fragments d'angoisse que nous préférons oubliés. De nos histoires personnelles, je ne montre que cela ; LE moment où le chasseur menace Blanche Neige dans la forêt profonde, celui où l'on comprend avant le Chaperon Rouge que sa grand-mère n'est pas dans le lit... angoisses qui surgissent juste avant la fin heureuse qui soulage et apaise..."
Artiste plasticienne, Juliette Virlet crée des installations vidéo interactives.
Ses oeuvres d'art Numérique, dans la lignée de l'art Cinétique, s'attachent à la lumière, au chromatisme, au mouvement, à l'abstraction géométrique, à la mutation et à l'interaction.
Elles nous immergent dans des projections lumineuses grand format aux graphismes mouvants. A la manière d'un miroir, leur processus génératif réagit à notre présence et à nos actions en temps réel.
MAUVAISE HERBE [ création 2017 ]
A l'heure sombre où notre espèce se révèle « hors-sol» et destructrice de la biodiversité,réapprenons à admirer les herbes folles des coins de trottoirs, friches et jardins sauvages.Si nous nous sommes jusqu'ici octroyé le droit de les qualifier de « mauvaises herbes », il est grand temps de reconsidérer notre humble place dans le vivant et d'entendre ce que ces belles plantes pionnières et inventives semblent murmurer à notre passage : « Mauvaise herbe toi même ! ».
Artiviste, AnZu partage son temps entre Cape Town en Afrique du Sud et la région toulousaine en France. Il a travaillé, seul ou avec d'autres, sur nombre de projets, d'expositions et de productions en Afrique du Sud, au Mexique, en France et en Allemagne.
AnZu a étudié l'architecture à l'université de Cape Town. Il aime concevoir et réaliser des œuvres tri-dimensionnelles utilisant des matériaux tels que le bois, le verre liquide, les métaux et le papier.
Ses collaborations vont du théâtre, au film, à l'architecture, au design, aux expositions, à la sculpture et à la peinture, afin de concevoir et de réaliser des œuvres publiques ou pour usage privé.